METROPOLITAINS

par François Chaslin

France Culture, 14 mai 2008

 

 

Les photographies d'Hugues Fontaine évitent le pastiche de la tonalité sépia pour explorer le Palais social dans son état et ses couleurs actuels, sans s'essayer à l'impossible dialogue avec les textes dans lesquels Godin jetait les bases rationnelles d'un bonheur qu'il voulait universel. Entre le rêve qui résonne encore dans ces solides murs de brique et la nostalgie d'une convivilaité évacuée, ses images visent au plus juste.

Hervé Le Goff, LE PHOTOGRAPHE, Mai 2008

 

 

... C'est là une des expérimentations sociales les plus originales du XIXe siècle. Ce recueil présente dix-neuf lettres inédites de son fondateur. Ecrites entre 1858 et 1888, elles embrassent toute la période de l'édification du Familistère et donnent de lui des aperçus matériels, idéologiques, philosophiques ou biographiques. Soixante-six photographies d'Hugues Fontaine rendent comptent de ce qu'est devenu le lieu au début des années 2000, en s'attachant à évoquer la cité coopérative imaginée par Jean-Baptiste André Godin.

LE MONITEUR, Mai 2008

 

 

 

C’est à une stimulante plongée dans une expérience sociale unique que nous invitent les Lettres du familistère. « Familistère » est le nom donné par l’industriel Jean-Baptiste André Godin (producteur des fameux appareils de chauffage qui portent son nom) aux bâtiments d’habitation qu’il fait ériger pour ses ouvriers et leurs familles, à Guise, entre 1859 et 1884. Mille deux cents habitants vivent au Palais social, probablement construit à partir de plans de l’architecte fouriériste Victor Calland. En plus des conditions financières avantageuses, les locataires bénéficient d’un confort et d’une qualité de services inégalés : écoles, pouponnière, théâtre, caisses de secours sont financés par les bénéfices des fonderies Godin, transformées, en 1880, en une association coopérative du capital et du travail dont les ouvriers sont actionnaires.

Les photographies d’Hugues Fontaine accompagnent des extraits de l’abondante correspondance de Godin. L’industriel y expose ses vues sur la vie en collectivité et la justice sociale. Pour lui, le familistère est un préalable à une réforme économique et sociale de la société. Photos et textes permettent de découvrir, au travers des bâtiments et des réflexions, la richesse d’un projet mené avec succès durant près d’un siècle.

L’Association coopérative du capital et du travail (et l’esprit du familistère) disparaît en 1968, laissant un ensemble architectural imposant qu’on peut toujours visiter. L’expérience, dans ses audaces, ses succès et ses limites, demeure une source de réflexions fructueuse.

Anne-Cécile Robert, LE MONDE DIPLOMATIQUE, Juillet 2008

 

 

 

 

LE MONDE, 29 avril 2008

 

LE MONDE DES LIVRES, 12 février 2009

 

 

 

 

Dix-neuf lettres de Jean-Baptiste André Godin à son avocat, à un pédagogue, à un parent d'élève trop agité, à un journaliste, à son fils... dans les années 1860, et des photographies du familistère à Guise aujourd'hui. Passionnant.

PHOTO NOUVELLES, Mai/Juin 2008

 

 

À Guise, la renaissance d'une utopie sociale

Marie-Douce Albert, 14 août 2008

 

 

 

Fourier

Frédéric Panni, conservateur en chef du patrimoine, qui dirige le projet de valorisation du Familistère de Guise, vient de publier un très bel ouvrage, constitué de textes et de photographies, les premiers consistant en lettres de Godin et datant de la seconde moitié du XIXe siècle, les secondes prises en 2002 par le photographe Hugues Fontaine. Comme l’explique F. Panni dans une introduction, il ne s’agit pas d’illustrer du texte par des images : séparés par plus d’un siècle, « photographies et courriers entament un double récit du Familistère suivant une logique et un rythme propres à chaque voix ». Toutefois, les uns et les autres offrent au lecteur une restitution sensible des lieux, Godin ayant souvent insisté sur la nécessité de voir l’établissement pour comprendre le projet.

Bernard Desmars, Cahiers Charles Fourier, n° 19, décembre 2008, p. 212